Le Fossé vers la Réalisation de ton Idée

Je crois que ce qui bloque beaucoup de personnes géniales à transmettre des trucs de fou dans l’univers c’est ça : la différence entre ce que t’as dans ta tête et la réalité.

Quand tu t’imagines faire quelque chose, que par miracle tu repousses la procrastination et que tu commences ce projet qui te tient à cœur, t’es bien vite confronté à un nouvel obstacle : ce que tu commences à créer n’a rien à voir avec ce que tu imaginais. 

C’est encore pire quand tu as eu le temps de peaufiner l’idée dans ta tête, de la regarder avec amour, de l’imaginer oh-combien- parfaite ! 
Le plus tu as pu idé-alisé ton idée (ha, ironie !), le plus tu risques d’être déçu. 
Et le plus tu expérimentes cette déception, ce fossé entre ton imagination et la réalité et le moins tu oseras te lancer dans quelque chose de nouveau. 
Parce que oui, ça fait mal ce fossé. 
C’est pas très marrant. 
Je sais, je sais ça peut vite décourager. 

Alors c’est tentant alors de ne plus y toucher à nos idées. 
De les laisser là, toutes parfaites, toutes jolies bien au chaud dans nos esprits, comme ça pas de risques qu’elles soient abîmées et confrontées au monde concret, ce que les autres appellent avec assurance « la réalité ». 

C’est tellement dommage pourtant. 
Si tu savais le nombre de fois que j’ai dit « ooooh j’ai une idéeeeee » et que je n’ai rien fait. 
Si tu savais le nombre de fois qu’on m’a dit « oooh Laura j’ai trop une pire idée » et qu’ils n’ont rien fait. 
C’est fou de se dire à quel point on passe à côté de la chance de voir toutes ces idées se matérialiser ! 
C’est presque pas cool j’ai envie de dire, t’imagines toute la CONTRIBUTION qu’on prive au monde entier ?
Et puis on le sait bien toi et moi, que ceux qui n’ont jamais peur de les réaliser ces idées ne sont pas toujours ceux qui ont le plus foi en l’humanité. 
Je sais pas toi, mais moi rien que de penser à ça je me dis que merde, c’est peut-être suffisant pour qu’on essaie toutes nos idées quitte à se planter. 

Je me dis même qu’il faut qu’on l’embrasse ce fossé, plutôt que d’être frustré, 
il faut qu’on en tombe amoureux, 
qu’on devienne curieux, 
qu’on s’émerveille devant cette différence oh tellement étrange de notre idée toute transformée une fois réalisée !

Tu sais, c’est un peu comme l’amour : le plus on idéalise une personne le moins on parviendra vraiment à l’aimer. 

Alors que
cette différence entre une idée et sa réalisation, 
cette différence entre l’image que l’on a d’une personne et qui elle est réellement, 
C’est peut-être ça, au final, qui est le plus fascinant.